Entretien Textile


DAV : pour une gestion optimale du linge
Les performances d’un distributeur automatique de vêtements, dit DAV, permettent d'allier une forte capacité de stockage de vêtements, un temps de distribution des tenues réduit, tout en assurant une traçabilité et une disponibilité optimales.
Si la gestion et la distribution des uniformes de travail restent soumises à des critères variables laissées à l’appréciation du responsable de la fonction linge, certaines attentes lorsque l’on bascule sur un DAV sont incontournables : l’efficacité du système doit être garantie 24 heures sur 24, l’importance de la traçabilité des vêtements est essentielle, et le besoin de flexibilité d’utilisation évident.
Optimisation de la circulation des vêtements
La distribution automatisée existe depuis une quinzaine d’années, mais elle a d’abord connu un fort développement dans le secteur de la location de linge. Le secteur de la santé s’intéresse aujourd’hui de plus en plus à ce moyen d’optimiser la circulation des vêtements professionnels, de diminuer leur disparition, et, surtout, de réduire le volume global des achats textile. On estime que les économies réalisées permettent un retour sur investissement en 3 ans.
Comme le reconnaît l’URBH dans son guide de la fonction linge, « le service le plus abouti en matière de vêtements professionnels est la distribution des vêtements banalisés par taille, par catégorie, ou les vêtements personnalisés aux personnes auxquelles ils ont été attribués. Cette distribution repose sur le principe de droit à retirer un vêtement propre, à condition d’avoir rendu son vêtement sale ». Dès lors, on comprend pourquoi le recours à un DAV est un facteur simplificateur dans cette approche. « Pour réaliser cet exploit, il faut insérer des puces RFID dans chaque vêtement devant faire l’objet de cette distribution et mettre en place un système de distribution automatisée. Il en existe de deux sortes : ceux qui distribuent l’article sur cintre et ceux qui distribuent le vêtement plié (tunique et pantalon). » Les vestiaires informatisés intéressent en effet de plus en plus les services de lingerie hospitalière. Car que les vêtements professionnels soient personnalisés au porteur ou banalisés par taille et par service, un problème récurrent se pose dans les hôpitaux : la peur de manquer de vêtement. Elle pousse les agents à stocker leurs tenues pour être sûrs de pouvoir exercer dans de bonnes conditions. Ce phénomène désorganise les services de blanchisserie qui ne peuvent pas anticiper les flux.
Le DAV, comment ça marche ?
Le DAV est un système de distribution de vêtements entièrement automatisé. Par le biais d’une porte d’accès et d’un convoyeur de stockage, il permet aux utilisateurs qui s’identifient avec leur badge de déposer et récupérer de manière autonome les tenues comme s’il s’agissait d’un placard classique. « Le système fonctionne grâce à l'insertion de puces électroniques à l'intérieur de chaque tenue.
A chaque entrée ou sortie de vêtement, des antennes de lecture reçoivent et interprètent le numéro unique contenu dans la puce. Elles transmettent ensuite l'information au système informatique, qui la traite en temps réel puis l'archive dans la base de données du distributeur », explique t-on chez Élis, qui propose cette prestation en complément de son offre de location-entretien.
Le cas particulier du linge plié
Pour les vêtements pliés, il existe une solution où tout le système est logé dans une armoire mobile de distribution alimentée par le blanchisseur. Il suffit de remplir les multiples casiers dont chaque case est repérée par une antenne, de lire les vêtements et de les déposer dans les cases. Quand l’agent vient chercher un vêtement il dispose d’une carte à puce qui lui permet de s’identifier. Il la fait lire par un poste informatique équipé d’un écran tactile, et il fait sa demande de vêtement. S’il a un crédit, il peut retirer un vêtement : la case contenant des articles pliés à sa taille s’ouvre automatiquement. Le plus gros avantage du système par vêtements pliés est la compacité de l’armoire, qui peut être logée dans un tout petit local.
Des avantages nombreux et reconnus
Le DAV présente de très nombreux avantages : respect des règles de change, des exigences d’hygiène et de sécurité, grâce à la traçabilité de chaque vêtement. Sans parler du fait qu’il est disponible 24h/24 et 7j/7 et ne nécessite aucune intervention humaine en continu. « Il offre un temps de distribution réduit, entre 10 et 20 secondes en moyenne, et une souplesse d'utilisation grâce à l'implantation de trappes de restitution du linge sale. Le DAV est également une réponse parfaite pour la mise à disposition immédiate d'une dotation de vêtements pour des usages ponctuels (cadre, intérim, visiteur…) », note t-on chez Élis. Côté responsables lingerie, on reconnaît aussi que le DAV garantit une gestion rigoureuse du service habillement : le contrôle informatisé permet de vérifier si le stock de tenues mis à disposition est en adéquation avec les besoins des porteurs. En prime, la traçabilité permet de cibler l'origine de la perte ou de la dégradation d'un vêtement. L’enregistrement permet de vérifier le bon retour des articles sales par l'utilisateur et d'assurer la distribution d'un crédit préalablement fixé de vêtements propres. Ces aspects ne sont pas pour rien dans la meilleure maîtrise des coûts partout constatée.
Dès lors, on comprend aisément que le marché des DAV amené à se développer, malgré le coût important que cela représente de s'équiper et qui peut constituer encore un frein. « Le système de distribution par DAV représente un coût qui s’avère rentable sur du long terme, mais il permet de répondre à des exigences d’hygiène, de disponibilité des vêtements, de traçabilité… Dans nos sociétés industrialisées, l’investissement est à mettre en relation avec le coût salarial et les exigences professionnelles », conclut Justine Péjean.
 Témoignage 
DAV : l'essayer, c'est l'adopter !
Petite révolution dans les services hospitaliers, le dav suscite des réactions très variées. La réussite d'une implantation tient souvent au soutien et à l'appui des chirurgiens, tradtionnellement "chefs de file", comme en témoigne un professeur en chirurgie orthopédique dont nous tairons le nom. Globalement satisfait, il reconnaît que "pour l’activité propre de chirurgie, il y a des points particuliers à améliorer, notamment liés au problème des secteurs aseptiques, où la nécessité d’une visibilité différente par la tenue est nécessaire. La solution a été trouvée avec des tenues jetables, mais cela a nécessité un flux à part. À améliorer aussi, la gestion des tenues pour les étudiants en médecine : même s’il existe
un protocole particulier, ce n’est pas parfait, notamment pour la gestion de droits en dotation. Même constat avec les visiteurs médicaux afin qu’ils aient une tenues lors des visites au bloc : cela nécessite la présence d’une personne connaissant la procédure et il faut accompagner
le visiteur au DAV. "
Par rapport au système antérieur, concernant les avantages de ce nouveau process mis en place sur son site il y a 4 ans, notre homme est formal : " Pour l’institution, cela a permis de réduire la perte de tenues. L’aspect hygiène s’est aussi fortement amélioré. Mais des inconvénients subsistent : aller au DAV prend du temps. Et les équipes stockent des tenues dans leurs vestiaires pour éviter ce temps de passage aux portes de distribution, ce qui n’est pas l’objectif initial, à savoir limiter le stockage et préserver l’aspect hygiène. Si certes le DAV fonctionne très bien,
la mise en place d’un tel projet doit prendre en compte les spécificités de certaines activités.
La gestion des cartes professionnelles et des droits peut aussi être perfectionnée." Des améliorations possibles, donc. Mais le chirurgien en convient : un retour au schéma antérieur est inconcevable. "Outre la réduction de la perte des tenues, installer un DAV a permis de maintenir l’emploi industriel, d’avoir une unité industrielle aussi compétitive voire plus que le privé, et donc de s’adapter aux évolutions des besoins du CHUT, tant en termes de coût, que de qualité et de délais. Pour le service de chirurgie, je préfère toutefois la solution du jetable : le stock est disponible à quelques mètres, il n’y a pas de rupture suite à une panne machine, et cela permet de changer rapidement et sans contraintes
de tenues à chaque opération. "
 3 questions à …  Justine péjean, chef de produit DAV chez Élis
Quels avantages pour un site à s'équiper d'un DAV ?
Grâce au DAV, les utilisateurs peuvent retirer leurs vêtements 24h/24 et 7j/7. Ce système de distribution apporte aux porteurs de la sérénité puisqu’il n’y a plus de contraintes horaires pour prélever des vêtements. De plus, le logiciel associé au système permet aux responsables d’extraire des statistiques, de vérifier par exemple que l’ensemble des vêtements sont rendus avant le départ définitif d’un salarié. Cela permet également de suivre le respect des dotations et de limiter les pertes de vêtements.
L’ensemble des vêtements sont identifiés par une puce permettant d’effectuer la traçabilité des actions menées sur le vêtement (prélèvement par le porteur, retour du vêtement sale, lavage).

A partir de quel moment peut-on considérer qu'il devient pertinent de consentir à cet investissement ?
L’offre DAV n’est pas limitée aux grosses structures. Celle d’Élis est large et permet de répondre aux besoins de petites et grandes entreprises, car nous disposons de trois types de DAV. Mais, puisque chaque entreprise est différente, nous adaptons le système de distribution à chaque client pour apporter une solution personnalisée, car il n’est pas possible de répondre aux besoins avec un système générique. Le contrat DAV est distinct du contrat de location-entretien. Ces services sont complémentaires. Nous avons un partenaire privilégié avec lequel nous travaillons depuis plus de 15 ans.

Existe-t-il plusieurs technologies de DAV ?
Le service DAV Élis dispose de trois types de distributeur. Il n’existe pas une solution qui soit la mieux adaptée. En effet, avant de pouvoir proposer un système de distribution, nous menons une étude sur l’organisation de travail de notre client : combien de personnes composent une équipe, comment travaillent les équipes, à quels moments de la journée s’effectuent les rotations, les utilisateurs sont-ils équipés de vêtements personnalisés/banalisés… ? Autant de questions qui nous permettent de répondre le plus justement à l’organisation de notre client pour que les utilisateurs du DAV obtiennent leurs vêtements sans perte de temps.
 Paroles d’expertes  : Mmes Valejo et Marmouget,
cadres de santé unité de réanimation – Hôpital Rangueil
« Il existe encore des pistes d’amélioration »
L’installation du DAV a permis pour une unité comme la Réa que tous les personnels aient tous les jours une tenue propre en terme de visibilité et d’hygiène, sans qu’elles soient stockées dans des vestiaires et armoires. Cela a aussi permis de délocaliser les vestiaires sauvages, donc de créer un circuit du soignant avec le vestiaire central par un endroit dédié et dans un trajet précis. Sans oublier la suppléance de l’antenne lingerie de proximité, et l’homogénéité des pratiques : tout le monde est égal vis-à-vis de la tenue professionnelle. Parmi les avantages indéniables, citons qu’il n’y a plus à gérer les commandes de tenues, les modifications de taille, nom, statut… Le DAV évite les stocks sauvages, le lavage à domicile, offre une meilleure hygiène des tenues et permet d’avoir le bon stock (type tenue, taille, et quantité) à tout moment. Les inconvénients ? La banalisation de la tenue et le problème des coupures électriques mensuelles qui « plantent » les trappes sales, et la distribution de tenues neuves en fin de nuit et le matin à 7h00. Il existe encore plusieurs pistes d’amélioration du système. Par exemple, faire évoluer les tenues pour le port des badges ou toute autre identification (comme impression nom et statut agent au moment de la prise de la tenue sur la porte de distribution, et information qui s’efface au lavage…). Et pourquoi pas avoir un détecteur de métal à la trappe salle qui refuse la tenue quand il y a des intrus dans les poches ? Il faudrait aussi améliorer les tenues : longueur pantalon, élastiques…
 Paroles d’expert 
Patrick Moine - Jensen
Le travail en horaires décalés constitue le dur quotidien de milliers de membres d‘équipes dans tous les domaines de l’industrie – les hôpitaux, centres de séjour longue durée, usines et dans les métiers du spectacle. Avoir accès 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à des vêtements propres devient une obligation, mais c‘est un service
extrêmement onéreux à fournir. Il s‘avère donc nécessaire d‘automatiser davantage la collecte et la distribution des vêtements sur leur lieu d‘utilisation finale : pour simplifier la vie des utilisateurs et pour répondre aux obligations légales et sanitaires. Notre DAV Speed-Dress bénéficie d’un véritable « cerveau » lui permettant d'anticiper les besoins. En situation d'apprentissage permanent (learning mode), il affine son analyse. Plusieurs fois par jour, le D.A.V. communique ses informations à la blanchisserie, ce qui lui permet de mettre à disposition des utilisateurs, en temps utile, les vêtements les plus appropriés. Via RFID ou code-barre, chaque vêtement étant tracé, le D.A.V. saura si une pièce n'a pas été portée depuis longtemps et s'il convient de la mettre en avant pour qu'elle soit utilisée ou s'il faut « l’extraire automatiquement » pour la relaver.